Histoire du Vignoble Corse

Située de manière privilégiée dans la Mer Méditerranée, la Corse a toujours bénéficié de vents marins rafraîchissants pendant l’été, tandis que ses montagnes offrent une protection hivernale, faisant de son climat l’un des plus tempérés d’Europe. L’air frais et sain a contribué  de tout temps à donner aux vins Corses une fraîcheur inattendue dans un climat aussi chaud.

Création du vignoble Corse par les Phocéens -565 avant J.C.

Au cours des millénaires, la culture de la vigne et les Vins de Corse ont joué un rôle central dans l’histoire de l’île. Dès 565 avant Jésus-Christ, les Phocéens établissent Alalia (Aléria) sur la côte orientale, marquant le début d’une longue tradition viticole, attestée par des poteries et des vestiges vinaires.

Développement du vignoble, des Romains à la Papauté

Pendant toute la période de la Pax Romana, la viticulture bénéficie du savoir agronomique des Romains, pour les modes de conduite de la vigne et les techniques d’élaboration du vin.
La consommation grandissante du vin touche toutes les classes, des esclaves aux classes nobles, des valets de ferme aux domestiques.

La Corse, au centre de l’empire de la « Mare Nostrum », est le grenier gourmet des Romains, pour son agriculture et son vin. 

Après la chute de l’Empire Romain, des invasions successives touchent la Corse jusqu’au XIème siècle. Pise et Gènes se disputent l’île, la gestion de la Corse appartenant pourtant à la Sainte Eglise romaine depuis la donation faite par Pépin le Bref en 754. La Corse devient alors le grenier de la Papauté, et… son vin sert de vin de messe au pape !

La Corse peinte par Danti au plafond de la galerie vaticane

L'âge d'or du vin Corse, renaissance et période moderne

« La Corse a reçu quatre dons majeurs de la nature : ses chevaux, ses chiens, ses hommes fiers et courageux et ses vins, generosissimi, que les princes tiennent en l’estime la plus haute ! » disait le cartographe Igniazio Danti. L’homme avait peint l’image que vous voyez ici, au 16ème siècle.

Jusqu’au 19ème siècle, la viticulture corse va connaître un développement spectaculaire ; la production double et s’exporte facilement jusqu’à Paris, avec l’arrivée du chemin de fer à Sète. 

La catastrophe du phylloxéra

Cependant, à la fin du XIXe siècle, la viticulture corse est frappée par le fléau du phylloxéra, qui détruit l’intégralité du vignoble. Les bouleversements des deux Guerres mondiales, celle d’Algérie, et l’exode rural  entraînent des mutations profondes, et beaucoup d’arrachages. Malgré cela, une génération d’ampélographes et de vignerons, consciente de l’importance des cépages autochtones, émerge dans les années 50 et 60.

Le vignoble Corse aujourd'hui

vignes-Corse

Dans les années 80, une nouvelle génération de vignerons entreprend la renaissance du vignoble corse. On ne le dit pas, mais la maison ALPA (qui n’existait pas encore) y a contribué. Les appellations AOC et Vin de Corse voient le jour, accueillant des cépages autochtones tels que le Niellucciu, le Vermentinu, ou le Sciaccarellu. Cette démarche a réussi à développer un patrimoine ampélographique incomparable.

Au tournant des années 2000, dans le sillage du Niellucciu et du Sciaccarellu, qui composent désormais plus de la moitié des cépages de l’île de Beauté, une seconde famille ampélographique émerge, comprenant des variétés telles que le Bianco Gentile, le Minustellu, le Carcaghjolo nero, l’Aleatico, le Genovese, et d’autres encore.

AOC, IGP et cépages secrets

Aujourd’hui, AOC et IGP coexistent, offrant aux amateurs du monde entier un voyage organoleptique exceptionnel. On retrouve classiquement les faiseurs  de volume en IGP, la plupart des domaines en AOC, et les maisons les plus originale souvent en Vin de France. 

Les cépages les plus récemment recensés comme le Minustellu ou le Carcaghole neru, demeurent en effet soumis à des limitations strictes, étant restreints à 10% par cuvée dans le cadre des AOC. Par conséquent, lorsqu’ils sont vinifiés en monocépages, ces cépages encore secrets, sont contraints de passer en appellation Vin de France.

N’hésitez donc pas à choisir des vins Corses en appellation Vin de France, ils vous réservent de délicieuses surprises !

La maison ALPA a d’ailleurs choisi pour ses vins l’appellation Vin de France, pour ne pas vous restreindre uniquement aux cépages les plus connus.

Malgré ces contraintes, ces cépages en renaissance contribuent à la richesse et à la diversité du vignoble corse, ajoutant une dimension distinctive aux vins produits sur notre île. Avec moins de 1% de la production nationale, le vignoble corse, surnommé ‘le plus ancien des nouveaux mondes’, a su traverser les évolutions culturelles, sociétales, et les vicissitudes historiques du bassin méditerranéen. Puisant dans ses racines, il est devenu un vignoble à la pointe du paysage viticole mondial, démontrant sa résilience et sa capacité à préserver son unique identité.

Découvrir le Minustellu de la maison ALPA, un cépage Corse encore secret

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