Le Coca-Cola a-t-il des racines corses ? Il a fallu une enquête assez palpitante pour le prouver. Et il semblerait bien que ce soit le cas.
Une histoire rocambolesque qui m’a été soufflée par Anissa et qui a été racontée dans la presse corse il y a quelques semaines. Il y a une dizaine d’années, en Corse, un homme, Christophe Mariani, a décidé de se lancer dans une production de vins. Et en créant sa société, il s’est aperçu qu’au début des années 1880, une marque avait déjà porté son nom : un vin tonique arrangé aux feuilles de coca, alors en vogue, le Coca Mariani. Elle avait été lancée par un pharmacien corse de Paris et avait rencontré un énorme succès, déjà mondial. Avant de sombrer dans l’oubli. Et il a décidé de faire un produit similaire – sans feuilles de coca, mais avec un alcool de cette plante.
Mais au moment de déposer la marque, ça coince…
Oui, parce que Coca-Cola s’y oppose, craignant la confusion… Et d’ailleurs, un conflit juridique court depuis 2021. Mais Christophe Mariani, plutôt que de renoncer, s’est battu pour faire reconnaître l’antériorité du produit corse sur le soda américain. Et il a fini par y parvenir en mettant la main sur une vieille bouteille mentionnant l’année 1883, quand Coca revendique une naissance trois ans plus tard !
Et il y a quelques semaines, coup de théâtre…
Sur le site belge de Coca-Cola, Christophe Mariani a déniché une pépite : la mention du fait que le Dr Pemberton, pharmacien américain, aurait inventé le Coca-Cola en s’inspirant du vin arrangé Mariani, en l’adaptant avec par un extrait de noix de cola puis en le désalcoolisant. Mention très vite supprimée par la marque. Mais Christophe Mariani a poursuivi l’enquête et déterré, dans les archives de l’Atlanta Journal une interview du Dr Pemberton, qui explique son emprunt au vin Coca Mariani.
Le conflit devrait s’éteindre ?
Je n’ai pas la réponse. C’est une querelle de propriété intellectuelle et de droits des marques. Christophe Mariani espère continuer à produire les 30 000 bouteilles annuelles de son apéritif, auréolées d’une légende devenue réalité, et avec un petit surcroît de fierté corse. Il est très loin de faire de l’ombre à Coca-Cola, qui vend 547 milliards de bouteilles dans le monde chaque année. Et puis, ça n’a quand même pas grand-chose à voir, ni visuellement ni d’aucune façon… Mais le Coca Mariani, qui se déguste en cocktails est actuellement en rupture de stock sur son site.