L’Amérique du Nord est un endroit où les vins corses auraient toute leur place

Quel bilan tirez-vous de cette édition 2025 du salon Wine Paris ?

C’est une édition record de notre côté. On enregistre plus de 50 000 visiteurs, ce qui est particulièrement notable dans un contexte économique relativement morose. On parle beaucoup des potentielles “taxes Trump” qui ne sont pas encore arrivées. Les sourires qu’on a vus sur l’ensemble des stands, y compris sur le stand de Corse, témoignent que pendant quelques jours, on a eu un instant suspendu dans un océan de morosité.

La proportion de visiteurs étrangers est-elle plus élevée cette année ?

Beaucoup plus. Les visiteurs étrangers constituent 46 % du public global de cette édition. La filière des vins est une filière excellente en exportation. Donc, si on a des étrangers qui viennent, on va faire plus de commerce et donc plus d’export.

Au fil des éditions de Wine Paris, quel regard portez-vous sur l’évolution de la place de la Corse ?

Ce que je trouve notable, c’est l’incarnation que les vins corses représentent sur la filière. Les cépages autochtones comme le sciaccarellu, le niellucciu ou le vermentinu, les distinguent clairement de l’ensemble de l’offre vinicole qui existe sur le salon. Et c’est excellent parce qu’on cherche de la diversité, et une montée en gamme. Cette qualité opérée depuis une vingtaine d’années par les vignobles corses, commence aujourd’hui à trouver son apogée dans la commercialisation des vins du monde.

« Il y a une volonté d’aller à la conquête de nouveaux marchés »

Pourquoi les vins corses séduisent-ils autant sur le marché national et sur le marché international ?

Ce qui m’a beaucoup marqué sur le salon, c’est l’alliance entre les mets corses et les vins corses. Au-delà du plaisir gustatif, ça raconte l’histoire de l’Île de Beauté, la dynamique actuelle de la filière : la volonté de sortir de l’île, d’aller à la conquête de nouveaux marchés, que ce soit dans l’Hexagone ou à travers le monde. Et on a senti qu’il y avait une véritable adéquation entre ce que les gens attendaient et ce que la Corse proposait. En tant que grand amoureux de la Corse, ça me fait particulièrement plaisir.

Paradoxalement, ils représentent seulement 1 % de la production nationale…

Quand on met en relation le volume et la valeur, on voit que les vins corses sont des produits à forte valeur ajoutée. On a une quantité volumique limitée mais une qualité élevée, avec des vins très appréciés et pour lesquels les consommateurs sont prêts à mettre le prix, gage de leur excellence.

Selon vous, dans quelles régions du monde les vins insulaires doivent-ils s’implanter ?

C’est une bonne question. Le continent nord-américain est un endroit où les vins corses auraient toute leur place. C’est un endroit du monde où l’on retrouve des vins dont le caractère est proche de celui des vins corses. Avec leur typicité et l’histoire qu’ils racontent, il y a un coup à jouer là-bas.

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