Au salon Wine Paris, les vignerons corses face aux défis de l’exportation

La première destination des vins corses est à demeure. « Pour le moment, je souhaite rester essentiellement implanté en Corse », prévient Marc Paolini, à la tête du clos Landry présent au salon Wine Paris qui s’est achevé ce mercredi 12 février. Le domaine, qui compte 25 hectares sur les bords de la baie calvaise, vend 95 % de sa production en Corse. « Ce sont des petits volumes, je ne sais pas si vendre 200 bouteilles à l’autre bout du monde serait intéressant en termes d’image… »

Le vigneron se veut aussi « fidèle » à ses restaurateurs et cavistes historiques, en conservant le volume de bouteilles qu’il leur confie. À cette préoccupation, s’ajoute l’exonération de taxes sur le vin. « Nous sommes ouverts à d’autres marchés, mais si on vend notre vin moins cher qu’en Corse, c’est compliqué. »

Soutiens solides

Malgré l’attrait du marché mondial, certains préfèrent ne pas brûler les étapes. « Ma priorité reste quand même de vendre mes produits en France », précise Marc-Aurèle de Peretti della Rocca, viticulteur au domaine de Tanella à Figari. Il apprécie néanmoins avoir ses produits « sur des cartes de grands restaurants à New York, même si ce n’est pas une nécessité en soi. »

Avec 20 % de sa production qui transite hors du sol français, il a décidé de se rapprocher d’un conseiller en stratégie d’export en la personne d’Hervé Berland, ex-directeur de prestigieux domaines bordelais (Château Mouton Rothschild, Château Montrose). « Le plus important, c’est d’avoir une bonne organisation au niveau des tarifs, souligne-t-il. Ensuite, il faut savoir utiliser les réseaux des salons, et ses contacts personnels pour frapper aux bonnes portes. » Selon lui, le marché vinicole insulaire doit tendre vers l’exportation : « Il faut continuer d’explorer les nouveaux marchés pour se faire connaître des grands distributeurs et des grands réseaux qualitatifs. »

Une philosophie partagée par Lisandru Leccia, du domaine Leccia à Poggio d’Oletta, qui vend ses vins aux quatre coins de la planète, des États-Unis à la Thaïlande, en passant par Tahiti, ou la Suisse. « L’idée, c’est de trouver des partenaires qui veulent s’inscrire sur le long terme, indique-t-il. Certains nous connaissent par le biais des revues mais ils n’ont pas testé nos produits. »

D’une île à l’autre

Le Japon ressort comme l’une des destinations les plus convoitées par les vignerons insulaires. Tant pour sa gastronomie que pour sa réputation sur la scène mondiale. « Mon père avait déjà initié les relations là-bas, maintenant il faut les dynamiser », raconte Florian Suzzoni, du clos Culombu à Calvi. « Qualitativement parlant, tous les vignerons corses font du très bon », constate celui qui fait de l’exportation internationale l’un de ses principaux objectifs pour les années à venir. « On sent que sur l’île, le marché arrive à saturation… Il faut aller voir ailleurs, rien que pour limiter la dépendance au tourisme. » Si ce dernier travaille principalement avec le Royaume-Uni, il vise à intensifier sa présence sur les autres continents. Parmi les marchés visés, les États-Unis demeurent, malgré le contexte incertain des taxes, l’Eldorado. 

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