A Fiera di u vinu, vitrine d’un net rajeunissement de la viticulture corse


En déambulant entre les stands d’A Fiera di u vinu, organisée cette année à l’Ile-Rousse, impossible ne pas remarquer le point commun qui unit une importante partie des vignerons présents : leur jeune âge. De multiples visages juvéniles de vignerons venus représenter les couleurs de leur exploitation familiale.

« Aujourd’hui, c’est net. Nous sommes vraiment dans la transmission d’exploitations familiales, avec des enfants qui se forment sur le Contient ou à l’étranger et qui reviennent avec une expertise supplémentaire », atteste Caroline Franchi, directrice déléguée au sein du Conseil interprofessionnel des vins de Corse (CIVC).

Dos à l’imposant kakémono orange indiquant « Domaine Abbatucci », Faustine Abbatucci, vingt-cinq ans, est venue à la foire pour rencontrer d’autres vignerons et représenter le domaine familial qu’elle compte reprendre, une fois ses études terminées. « C’est un domaine qui date de plusieurs générations, j’ai grandi avec lui, donc, m’en occuper est une évidence. »

Si, comme elle, Guillaume Seroin du domaine San’t Armettu, a grandi dans les vignes, il l’assure : « Je n’ai jamais été poussé à en faire mon métier. » Après des études de chimie sur le Continent, le jeune homme de 29 ans passé par la Nouvelle-Zélande, fait le choix d’intégrer une école d’agronomie, et in fine, assure une reprise du domaine. « J’ai toujours eu en tête que le domaine continuerait à vivre, mais j’ai eu une prise de conscience au moment où j’ai compris que pour le faire vivre, il fallait que j’y travaille, retrace-t-il. Depuis, il faut trouver l’équilibre entre l’envie de tout révolutionner et le fait de se dire que c’est comme ça depuis quarante ans », sourit-il. Une aventure à laquelle sa petite sœur devrait également prendre part et ainsi, rejoindre « cette nouvelle bande de jeunes qui reprennent le flambeau, soit en se lançant, soit en rejoignant une exploitation familiale ».

Un produit « plus attrayant »

« C’est une histoire de famille et c’est quand même notre patrimoine« , pose d’emblée Victoria Lucchini, du domaine de Solenzara. « Le domaine appartenait à mon arrière-grand-père, puis à mon grand-père et mes parents l’ont repris il y a une trentaine d’années », raconte la jeune femme. « Ce sont eux qui nous inculquent les savoir-faire et qui nous forment, et je trouve ça vraiment beau », commente celle qui le reprendra en temps voulu.

Pour Marc’Andria Acquaviva, en revanche, travailler au sein de son domaine familial d’Alzipratu n’était pas une voie tracée. Le jeune homme s’est d’abord orienté vers des études artistiques sur le Continent, avant de bifurquer vers une formation viticole en Bourgogne.

Issu de la troisième génération d’un domaine créé dans les années soixante-dix par son grand-père, puis repris par son père dans les années quatre-vingt-dix, il l’assure : « Il est plus difficile de créer une exploitation que d’en reprendre une. Donc, l’affaire de la passation familiale fait partie de l’ADN du vin et de son essence », analyse le trentenaire, qui y travaille depuis 2018. Et pour cette jeunesse qui s’inscrit dans une logique de création et non de reprise ? « C’est la conséquence logique de l’essor qualitatif des vins corses qui rend le produit plus attrayant, notamment auprès des plus jeunes », conclut Marc’Andria Acquaviva qui salue « la cohésion au sein de la génération de jeunes vignerons corses ».



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