les vignerons insulaires craignent un retour des taxes


Le retour de l' »America first » va-t-il porter un nouveau coup au vin français ? Une chose est sûre : en retrouvant son siège de président des États-Unis, Donald Trump donne de nouvelles sueurs froides à la filière viticole. « Nous sommes très attentifs à ce qui va se passer, explique Marie-Françoise Devichi, présidente du syndicat des vignerons de l’AOP Patrimoniu. Environ 15 % des vins produits dans notre appellation sont exportés aux États-Unis. L’export représente donc une part considérable de notre activité. Nous sommes forcément inquiets. »

Les vignerons gardent un très mauvais souvenir des fameuses taxes dites « Trump. » Sous son premier mandat, en 2019, des droits de douane à hauteur de 25 % avaient été imposés sur les vins « tranquilles » (non effervescents) de moins de 14 degrés, vendus en contenants de moins de deux litres, à la suite d’un différend avec le gouvernement français.

500 millions d’euros de pertes en 2019

Avant sa suspension deux ans plus tard par le président sortant, Joe Biden, cette taxe a occasionné de lourdes pertes pour la filière viticole française : 500 millions d’euros. Mathieu Marfisi en sait quelque chose. En 2019, ce vigneron a vu ses ventes aux US fondre comme neige au soleil. « Auparavant, nous y commercialisions environ 8 000 bouteilles par an mais, cette année-là, nous n’en avions pas vendu, observe-t-il. Depuis, nous avons réparti nos produits sur d’autres marchés pour être moins dépendants de celui-ci. Reste désormais à savoir si la nouvelle taxe qui est annoncée va s’appliquer à toutes les importations venues d’Europe ou seulement au vin français, ce qui nous mettrait en position délicate vis-à-vis notamment de l’Italie, qui produit des vins assez proches des nôtres. »

Lisandru Leccia, vigneron à la tête du domaine éponyme, partage les mêmes craintes. À ce jour, les États-Unis représentent environ 5 % de ses ventes. « Les premières taxes avaient divisé par deux nos volumes à l’export, explique-t-il. Forcément, nous allons moins nous positionner sur ce marché dynamique. Les importateurs sont déjà très frileux depuis 2019. Il y aura forcément des pertes. »



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