Lumio (Haute-Corse) au rythme de la littérature et du vin avec le festival E Statinate


« Deux beaux produits de l’intelligence«  C’est ainsi que Marie-France Bereni-Canazzi, fondatrice de l’association Musanostra à l’origine de la manifestation, résume l’alliance de la littérature et du vin, mise à l’honneur à Lumio pour la quatorzième fois, du 8 au 10 août.

En ce deuxième week-end d’août, la culture prend un air de fête avec E Statinate. Son dessein est clair : sortir la littérature de la bibliothèque pour l’amener à la rencontre du public. Le forum lumiais, idéalement situé entre mer et maquis, devient un lieu d’échanges, de rencontres et de mise en valeur de langue corse pour trois journées où se succèdent des écrivains nationaux et locaux.

Lire délivre

Le coup d’envoi a été donné, jeudi 8 août, par Dominique Memmi et son roman social Manchester dream, le cœur de l’architecte (Ed. Marie Romaine). « Quand on écrit, on est très seuls et les moments comme ceux-ci soulagent, c’est une joie de rencontrer les lecteurs et les auteurs. J’adore ça !« , s’enthousiasme l’écrivaine insulaire avant de vanter l’alliage littérature-vin. « La littérature, c’est la vie, le vin en est la continuité. Les sillons du vigneron sont, en quelque sorte, les lignes des pages d’un livre.« 

Dans la foulée, Petru Leca s’est vu décerner le Prix Musanostra de littérature corse pour son récent recueil de poèmes, Hé u ventu (Ed. Albiana). Une première journée de festivité clôturée par Ariane Chemin, journaliste pour Le Monde, venue présenter son dernier livre Ne réveille pas les enfants (Ed. du sous-sol), consacré à un intrigant suicide collectif, ainsi que celui concernant Milan Kundera, auteur majeur décédé l’an passé.

Ariane Chemin, journaliste pour Le Monde, venue présenter son dernier livre Ne réveille pas les enfants.
Ariane Chemin, journaliste pour Le Monde, venue présenter son dernier livre Ne réveille pas les enfants. OLIVIER SANCHEZ/CRYSTAL PICTURES

Les mots et les saveurs

Vendredi 9 août, la deuxième journée d’E Statinate s’est déroulée en présence de l’auteure insulaire Sandrine Lucchini, journaliste d’investigation et réalisatrice, à l’univers teinté de faits divers. L’occasion pour elle d’évoquer son dernier ouvrage, Charlotte Chérie (Ed. Black Lab) avant la venue de Gaspard Koenig, finaliste du prix Goncourt, avec Humus (Ed. L’Observatoire), son dernier ouvrage traitant de la thématique écologique et illustrant les paradoxes de notre temps. Enfin, c’est le lauréat du prix Musanostra 2024, Thomas Schlesser, – dont le dernier livre, Les yeux de Mona (Ed. Albin Michel), est déjà un best-seller – friand des effluves vinicoles, qui a fini en beauté cette avant-dernière journée. « Entre littérature et vin, ce qui m’attire est le ‘et’. Sans oublier la Corse, la plus belle Île du monde. Je suis tellement heureux d’être ici, confie l’historien de l’art. C’est le premier prix pour ce livre et le seul, c’est une reconnaissance qui me fait hyper chaud au cœur. Je ne pouvais rêver plus bel hommage.« 

Ce samedi 10 août, pour l’ultime journée, Don Mathieu Santini, professeur en langue et culture corses à l’université de Corte, abordera le magico-religieux présent dans la société corse transcrit dans Raconter l’invisible (Ed. Le bord de l’eau). Puis les vignerons de la microrégion, défenseurs de la tradition viticole locale, seront mis à l’honneur avec la présence de Pascal Leonetti, élu meilleur sommelier de France en 2006. Le tout accompagné de la chanteuse Battista Acquaviva, apportant un supplément d’émotion à ces rencontres, placées sous le signe du patrimoine vivant et des savoir-faire locaux. Le point final d’E Statinate sera apposé par un grand entretien portant, parmi d’autres, sur le récit de voyage entre François-Henri Désérable et Sylvain Tesson.



Source link

Panier
Retour en haut