Le Centre de recherche viticole insulaire, mémoire vive du vignoble corse


Ne dites pas à Nathalie Uscidda que son travail consiste à préparer le vignoble corse aux enjeux du futur, tels que le réchauffement climatique. « Non, les défis sont aujourd’hui. En Corse comme ailleurs. Mais, ici, on est sur une île, avec des conditions spécifiques. L’influence de la mer est importante, puisqu’elle s’exprime de tous les côtés, et la montagne est partout avec plus d’une centaine de sommets à plus de 2 000 mètres », détaille la directrice du Centre de recherche vitivinicole insulaire (CRVI).

Installé à San-Giuliano (Haute-Corse), dans la plaine orientale, entre Bastia et Aléria, donc entre mer et montagne, le CRVI étudie, cherche et propose. Mais pour préparer le vignoble à l’avenir, et le faire évoluer, il faut d’abord bien le connaître. Sa mission première fut le recensement de tous les cépages présents sur l’île. Soit pas moins de trente-deux, selon Nathalie Uscidda. Cinq sont ainsi venus rejoindre, en 2020, le catalogue national officiel des variétés de vignes : l’uva biancona, le brustianu, le cualtacciu, le rossula bianca et le vintaghju.

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Une fois cette identification des cépages réalisée, le CRVI a pu aider la filière à les utiliser comme raisins principaux ou secondaires dans les assemblages des crus. Pour cela, le centre a « mis à disposition des viticulteurs corses des greffons et des pieds sains », explique Josée Vanucci, la présidente du CRVI, aussi propriétaire du Clos Fornelli, un domaine de 30 hectares situé sur la côte orientale.

Un domaine expérimental de 4,4 hectares

La richesse des cépages doit aussi permettre une meilleure adaptation des terroirs aux contraintes climatiques. « L’important est de ne pas se montrer dogmatique, de travailler dans toutes les directions, car on sait que l’adaptation au réchauffement climatique sera multimodale », affirme Josée Vanucci.

Le CRVI sert aussi d’agent fédérateur du vin corse. Son ancienneté plaide pour lui – il a fêté ses 40 ans en 2022. Son statut associatif est aussi un gage d’indépendance : financé à la fois par l’Etat, à travers FranceAgriMer, et par les producteurs locaux, il travaille quotidiennement avec le Conseil interprofessionnel des vins de Corse et avec l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO). Il emploie une dizaine de personnes, dispose d’un domaine expérimental de 4,4 hectares, de trois laboratoires, d’un chai lui permettant d’effectuer quelque quatre-vingts minivinifications, d’une cave de conservation et d’un musée des vins.

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