Pour sa seconde édition délocalisée, A fiera di u vinu – créée à Luri – pose ses bagages à Porto-Vecchio, les 10 et 11 mai prochains. L’événement prévoit quelque 80 vignerons et 30 artisans installés pendant deux jours sur le port, sur une surface de 1 500 m². Une opportunité pour la commune de renforcer sa stratégie d’annualisation de l’offre événementielle et touristique « qui n’a de sens que si on l’accompagne d’événements qui promeuvent les échanges, la découverte, le partage pour les locaux comme pour les visiteurs », affirme le maire, Jean-Christophe Angelini.
L’enjeu pour les organisateurs – A fiera di u vinu, soutenue par le conseil interprofessionnel des vins de Corse (CIVC) – est d’attirer au moins autant de visiteurs que l’an dernier à L’Île-Rousse, où 4 000 personnes s’étaient pressées, « ce qui nous a confortés dans le choix de l’itinérance de notre foire », explique le président d’a fiera, Lisandru Leccia, qui s’appuie sur « la dynamique engendrée en Balagne » qui permet cette année « d’accueillir 20 vignerons supplémentaires, ce qui nous fait passer à 80 ».
« Rencontrer d’autres vignerons, d’autres publics apporte aussi un nouveau dynamisme »
Parmi eux, évidemment des vignerons de l’Extrême-Sud, séduits par la démarche depuis bien longtemps. Un « collectif fort » créé « il y a très longtemps, et dont je veux qu’il dure encore plus longtemps », insiste François Franceschi, président du CIVC. « Il y a quelque chose que beaucoup nous envient quand nous sommes présents dans les grands salons du Continent, c’est l’esprit de fraternité qui règne entre nous. Il y a l’indéniable qualité de nos vins, mais aussi cet état d’esprit qui a permis de structurer la filière, de créer les appellations. À Luri, ont été – très vite – invités de grands sommeliers, qui ont participé à mettre la Corse sur la carte des grandes tables de Paris et d’ailleurs », développe Marc Imbert, vigneron du Domaine de Torraccia à Lecci.
Victoria Lucchini, à la tête du Domaine de Solenzara avec ses parents, estime pour sa part que l’itinérance fait aussi que « la barre est mise à chaque fois un peu plus haut », mais permet de « rencontrer d’autres vignerons, d’autres publics, ce qui apporte aussi un nouveau dynamisme ». Une mise en réseau qui aide « à ce que les vins corses ressortent sur les salons nationaux. Et puis, il y a le travail du CIVC, qui aide à mettre les événements en avant, et qu’on nous envie aussi », complète Gwenaële Boucher, propriétaire du Domaine de Granajolo, à Lecci.
Deux journées de rencontres rythmées par des masterclass et des dégustations
La manifestation s’articulera autour de différents événements, dont l’incontournable concours régional des vins de Corse, dont les prix sont décernés par un jury de professionnels, « mais nous pensons cette année à créer un jury d’amateurs éclairés », annonce Caroline Franchi, directrice générale du CIVC. Les deux journées de rencontres seront également rythmées par des masterclass dont le programme n’a pas encore été dévoilé, ainsi que de dégustations « et d’autres événements qui se tiendront tout au long de la fiera » – dont le concert d’I Pignotti le samedi soir, tandis qu’en amont, les 8 et 9 mai, seront organisées des tables rondes et rencontres professionnelles.
A fiera di u vinu retrouvera son berceau de Luri l’an prochain.