à Ajaccio, les vignerons implantent un œnotourisme à la carte


L’œnotourisme lui a sauvé la mise. Et permis de réaliser son rêve. Lorsqu’en 2020 Laurent Girou-Zarzelli crée sa vigne – trois hectares entre les communes de Peri et de Sarrola-Carcopino -, il sait que, durant les premières années, il devra rentrer de l’argent autrement qu’avec une production qui, à ce moment-là, n’existe pas.

« Il y avait, pour le sommelier que je suis, une fenêtre de tir m’invitant à concilier vin et offre touristique. J’ai foncé et vécu d’œnotourisme pendant quatre ans. »

Aujourd’hui, Laurent Girou-Zarzelli a choisi une formule qui occupe un tiers de son temps. Il ne travaille quasiment pas en direct, préférant passer par des « prestataires », des tour-opérateurs, ou la compagnie Nave Va sur les bateaux de laquelle il intervient, souvent accompagné d’un vigneron. Et inclut désormais sa propre production.

« La plantation de mon domaine m’a rendu visible, et, en contrepartie, le travail de prospection en amont m’a aidé à vendre mes premières bouteilles en 2025. Pour moi, le cercle est totalement vertueux ».

« Il existe une vraie demande à condition de proposer ce que l’on est en mesure de faire »

Pari gagné pour le viticulteur, grâce « à des professionnels qui m’ont soutenu. Seul, tout aurait été plus compliqué. Or, il existe une vraie demande à condition de proposer ce que l’on est en mesure de faire ».

Un point essentiel car le manque de structuration, d’investissement financier, humain, empêche souvent de développer plus avant l’œnotourisme.

Une analyse à laquelle souscrit Laetitia Tola-Manenti qui gère, avec son mari, Jean-Antoine Manenti, le vignoble du Clos Ornasca, sur la commune d’Eccica-Suarella.

« Faute d’un personnel dédié, l’activité reste embryonnaire, glisse-t-elle, facilitée par l’appui de l’office du tourisme d’Ajaccio. Pour l’instant, je suis d’abord une vigneronne. »

Autre difficulté, lorsque l’on annonce aux visiteurs que les recevoir « n’est pas gratuit, il arrive que l’on n’ait plus de retour. Les touristes s’imaginent que la vigne est accessible gratuitement ».

Laetitia Tola-Manenti pratique des visites et dégustations en direction de groupes depuis 1998 – avec quelques rendez-vous plus ciblés – pour « intéresser à notre manière de faire du vin, mais nous n’allons pas jusqu’à la location de chambre ».

« Le vin insulaire est suffisamment réputé pour constituer un vecteur »

Reste, cependant, un créneau porteur, « que mes enfants, je l’espère, vont s’approprier, reconnaît-elle. Nous n’en sommes qu’aux balbutiements ».

Au-delà, qu’entend-on par œnotourisme ? La question est primordiale, soulève le caviste Nicolas Stromboni.



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